IMPULSTAR FÊTE SES 10 ANS, RENCONTRE AVEC BERNARD MESSI, FONDATEUR DU TOURNOI ET GUILLAUME THÉVENIN D’INSTAGRAM

Ce vendredi 27 août,  nous étions à Argenteuil pour l’inauguration du city stade de l’agence Impulstar. Du coup, nous en avons profité pour aller à la rencontre de Bernard Messi, fondateur de ce tournoi de street football emblématique, et de Guillaume Thévenin, directeur des partenariats chez Instagram qui s’est associé à cette 10e édition… 

Argot : Bernard et Guillaume, bonjour à vous deux. Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs d’Argot en quelques mots ? 

Bernard : Je suis Bernard, co-fondateur du tournoi Impulstar que j’ai monté avec mon associé et ami Meïssa Ndiaye qui est agent de football FFF et je vis à Argenteuil, tout simplement.

Guillaume : Je suis Guillaume Thévenin, Directeur des partenariats chez Instagram pour l’Europe du Sud, et je suis basé à Paris. 

Argot : Bernard, est-ce que tu peux me raconter comment est né cet évènement ? 

À l’époque, les futsals (foot en salle) ont commencé à apparaître. On jouait beaucoup au quartier. J’organisais pas mal de matchs avec les amis. Puis, un événement tragique s’est déroulé. Nous nous sommes tous rassemblés pour soutenir une famille, suite à un décès. On a récolté des fonds, fait un tournoi et tout ceci a fédéré. À partir de ce moment, j’ai eu l’idée de faire des tournois, mais cette fois-ci à l’échelle régionale. Pour le sport, pour la jeunesse, pour la banlieue. Comme j’étais dans le milieu de la musique à l’époque, j’avais pas mal de contacts. Des rappeurs amis, comme Soprano, Rim-K ou les Neg’Marrons, sont venus m’aider. Par la suite, j’ai été parrainé par Rio Mavuba qui jouait à Lille, ce qui m’a permis d’avoir un rayonnement un peu différent de tout ce qui se faisait. On a continué jusqu’à aujourd’hui avec toute l’équipe d’Impulstar, pour arriver jusqu’à ce que l’on est aujourd’hui.  

Guillaume, comment s’est faite ta rencontre avec Bernard et Impulstar ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous associer à ce tournoi ? 

Guillaume : La rencontre s’est faite il y a un an et demi. C’est Galo Diallo, qui est le fondateur de Smile qui m’a présenté Bernard et Impulstar. On a commencé à bosser, et au début, c’était surtout des contenus. On voulait créer une stratégie pour pousser Impulstar sur la partie sociale. À l’époque, on a fait tourner un camion dans les quartiers avec des talents. Il y avait RK et Alonzo. On a eu des footeux aussi, Michaël Cuisance et plein d’autres…

On a commencé à monter tout ça, puis il y a eu la crise du COVID. Du coup, tout a été mis en pause, et on a réfléchi à ce qu’il était possible de faire pour marquer les 10 ans. On s’est revus, on s’est posé et on s’est dit que l’on va essayer de réaliser un énorme truc. Cette première étape à Argenteuil et la grande finale lundi (30/07) que l’on va présenter va être inédite et jamais vue. Du moins, pour Impulstar et pour le street foot. C’est vraiment l’événement street foot le plus ambitieux jamais monté en France.

Sandra Gomes / Argot – Bernard Messi, fondateur du tournoi Impulstar

Bernard, qu’est-ce qui différencie Impulstar des autres grands tournois de street foot qui sont organisés par des marques telles que Nike, Adidas ou Puma… ? 

Bernard : Je pense que c’est l’authenticité. Et c’est pour ça que je remercie Guillaume et Instagram d’avoir su nous faire confiance. Ça fait 10 ans qu’on fait notre chemin, qu’on construit, qu’on fédère et qu’on révèle des talents. On est les premiers à avoir un peu pris de l’influence avec l’équipe Smile, et vraiment fait ce pont entre les tournois de foot urbains et les influenceurs. Je peux dire humblement que l’on a toujours eu un train d’avance sur les marques. Après, c’est parce qu’on est aussi au cœur de la rue. On y vit, même si on a pris de l’âge. On a des jeunes dans notre staff avec qui on est au quotidien. On voit très bien ce qu’il se passe. On est vraiment des produits de la banlieue, des bons produits de la banlieue. Quand tu vois ce que font des mecs comme Galo de l’agence Smile,  Moussa Camara, Abdellah Boudour, Yannick Mendy (MJK). C’est toute cette base que nous avons eu et qui nous a permis de savoir cibler et parler à tout le monde. 

Guillaume, on sait que la relation entre les grandes marques et les quartiers n’est pas toujours évidente. Les risques de récupération existent et celui de tomber dans les clichés aussi. Comment prévient-on ce genre d’erreurs ?

Guillaume : Sur la première partie de la collaboration que nous avons eu avec Impulstar, il n’y a eu aucune mention de la marque Instagram. Le but était juste de les soutenir sur ce qu’ils voulaient faire, l’initiative. Les pousser à se développer sur Instagram, pousser leur message, leurs valeurs, leur authenticité. Nous n’avions pas une volonté d’être forcément présents en tant que marque, et l’idée n’est pas de se positionner forcément sur la banlieue, mais en tant que plateforme créative sur un événement qui va faire se rencontrer plein d’univers différents, qui s’expriment sur Instagram. 

Comme avec Impulstar, c’est un peu comme ça qu’on l’a envisagé. Ce n’est pas vraiment un positionnement sur la banlieue, on voit plus ça comme un positionnement sur une initiative positive et créative. C’est comme ça qu’on l’a appréhendé… 

Sandra Gomes / Argot – Guillaume Thévenin Directeur des partenariats Instagram

Bernard, cette année, on fête la 10e édition du tournoi, comment l’imagines-tu dans 10 ans ? 

Bernard : Dans dix ans, j’aimerais bien que ce soit le plus grand tournoi de street football à l’international, avec un vrai mélange. Pourquoi pas le Japon ou d’autres  pays d’Asie et d’Afrique. Notre histoire, notre force, c’est réunir quelque soit ta communauté, quelque soit ton appartenance, et surtout avec une dimension sociale. J’aimerais beaucoup faire le tour du monde comme David Beckham, aller sur différents continents pour redonner aux jeunes.

Quel est la meilleure chose que tu pourrais souhaiter à un joueur ou une joueuse qui participe au tournoi Impulstar ?

Bernard : J’ai souhaité à Jonathan Ikoné et à Odsonne Edouard quand ils étaient jeunes, de réussir. Lorsque je vois aujourd’hui qu’ils sont en équipe de France et qu’ils redonnent, c’est une fierté. Récemment, Moussa Diaby a aussi été appelé en EDF. Ce sont des gars que j’ai vu quand ils avaient 12, 13, 14 ans… Je leur souhaite d’avoir une longue carrière et la tête sur les épaules. C’est un milieu où tout va très vite, des deux côtés. Ce qu’il se passe aujourd’hui pour eux, c’est ce que je leur souhaitais déjà à l’époque. 

Tu m’as cité des exemples heureux, comme Jonathan Ikoné ou Moussa Diaby, mais tout le monde ne perce pas. Il existe un problème au niveau de l’accompagnement. Est-ce quelque chose que tu ressens ? Mets-tu des actions en place ?

Bernard :  Je ne mets pas d’actions en place pour l’accompagnement. Aujourd’hui, le foot c’est un milieu lucratif. Forcément, tout ce qui est lucratif a sa part de choses positives et négatives. Comme d’autres milieux, tu as les deux. Grâce à mon associé Meïssa, j’ai cette chance de voir comment on construit la carrière d’un joueur qui part de rien pour arriver au sommet. C’est clair que l’accompagnement est la clé de la réussite. L’accompagnement et la réflexion. On monte et on redescend très vite. Pour durer, il faut avoir la tête sur les épaules à tout moment.

Sandra Gomes /Argot – Bernard Messi et l’équipe de l’agence Smile, co-organisatrice de l’évènement

Guillaume, tu disais plus tôt qu’il n’y avait pas de volonté particulière de cibler la banlieue et les quartiers. On est quand même à Argenteuil, dans une ville emblématique. Est-ce que tu penses que c’est une démarche qui va s’inscrire dans le long terme ? Le cas échéant, quelles sont les actions qui vont être mises en place à l’avenir ?  

Guillaume : Pour l’instant c’est pas prévu. On a eu des affinités avec Impulstar, avec Smile, et on a trouvé un terrain d’entente commun. Pour se lancer sur des partenariats, il faut vraiment être sur un terrain de confiance. Si on se retrouve là, c’est parce qu’on a l’opportunité d’avoir les 10 ans, l’avantage de bien s’entendre avec l’agence Smile et la chance de travailler avec Impulstar. C’est ce qui a fait  que nous sommes allés aussi loin là-dessus. Après, on ne s’interdit rien. On a travaillé avec vous aussi, on travaille avec tout le monde. Il n’y a pas de stratégie de développement spécifique là-dessus.

Bernard : Pour finir, je remercie Instagram et sa vision. Aujourd’hui quand on voit l’explosion d’Impulstar, ce que Guillaume et Instagram ont su faire, c’est peut-être ce que d’autres marques avant n’ont pas su faire. Je tiens vraiment à les remercier pour leur confiance. Ce n’est pas quelque chose de commun. 

Quel conseil pourrais-tu donner à un jeune lecteur d’Argot qui déciderait de lancer un projet et de le mener à bien ? 

Bernard : Bah… de croire en ses rêves, quand tu fais un projet, tout le monde te donne son avis. On m’a dit “Non arrête”, “Tiens, tu veux faire un truc comme SOS Racisme ?”, “Fais pas ça”, “Pourquoi tu veux faire un tournoi ?”. Je pense qu’il faut croire en soi, en sa détermination, savoir s’entourer, être posé et réfléchir. Il faut surtout avoir le sens du travail. Aujourd’hui, on savoure. C’est la fierté de tout le quartier, de tout le monde, je reçois des messages, tout le monde est content. Il faut croire en ses rêves et se donner les moyens aussi de les réaliser. 

Photos : Sandra GOMES

Propos recueillis par Abiola Ulrich OBAONRIN

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